La fondation du village d’Inverness

Quatre aventuriers venus de tous les horizons, nous nous retrouvons à la taverne d’Hammerfast : Rempart le forgelier, Robert le barde, … le voleur, et Vesmayan l’éladrin. Mandés par la guilde, nous sommes chargés d’une mission de la plus haute importance : veiller à l’établissement d’un village sur le site abandonné d’Inverness, en assurant la sécurité des colons tout au long de leur périple.
Dès l’aube, nous partons à la rencontre du meneur de l’expédition : le vénérable frère Aldus Splintershield, nain de son état et prêtre de Moradin. Les présentations sont de courte durée, et rapidement le convoi se met en branle ; chariots, chevaux et bétail font un véritable tapage, troublant la quiétude du matin, et nous attirant les injures des bons bourgeois d’Hammerfast dérangés dans leur sommeil.

Le voyage n’est pas des plus distrayants. Le contremaître, un demi-orc du nom de Malgram, ne brille pas par sa conversation, encore moins par sa civilité. Nous n’apprenons que peu de choses sur notre lieu de destination : le château d’Inverness, aujourd’hui abandonné mais qui était, aux temps jadis, un lieu d’importance dans la région.
Heureusement, l’animation ne tarde pas à arriver. Alors que nous traversons une forêt, les chevaux qui tirent les carrioles sont attaqués par des strygiens, de bien répugnantes créatures qui volent avec un bruit de moustiques et sucent le sang de leurs victimes. Habiles que nous sommes, nous nous en débarrassons sans qu’aucune perte ne soit à déclarer parmi les animaux de trait. Ce qui nous vaut les félicitations du pourtant bien mal aimable  Malgram.
Le demi-orc nous demande alors de lui rendre service : la dame Faldira Alaniel, herboriste elfique, désire cueillir des herbes rares dans les profondeurs de la forêt, et aurait besoin d’une escorte. Nous sautons évidemment sur l’occasion de pouvoir briller aux yeux de la séduisante dame elfe, et nous l’accompagnons le lendemain. Notre présence se révèle rapidement utile, car des drakes font leur apparition. Manifestement, ils sont d’origine domestique, car ils portent tous la même marque au fer rouge sur leur cuir écailleux ; quoiqu’il en soit, nous leur faisons prestement regretter de s’être échappés de chez leur maître, et dame Faldira peut terminer sereinement sa cueillette.
Enfin, lors du troisième jour de voyage, nous sortons de la forêt et arrivons aux abords du château abandonné. Une fois de plus, tout repose sur nos épaules car nous sommes envoyés par le clerc nain en reconnaissance vers les ruines. Celles-ci ne manquent pas d’attrait, et nous entamons une petite visite. Après le cimetière, où reposent plusieurs membres de la fameuse Compagnie d’Argent, dont la non moins fameuse Old Ivya Vladistone, nous trouvons une fontaine bien mystérieuse gardée par des ocres gélatineuses. Inutile de dire que nous nous en défaisons sans ciller. Le plus intrigant reste le centre de la cour, où un cercle de pierres dressées semble monter la garde autour de l’ancien donjon. Ces pierres sont apparemment très anciennes, sans doute même plus que tout le reste du château, pourtant elles ne présentent aucun signe de dégradation et l’on peut encore lire les glyphes gravés à leur surface – bien qu’ils ne soient compréhensibles à aucun d’entre nous.

Le soir venu, le reste de la caravane nous rejoint enfin au château. Dame Faldira a alors la grâce de nous traduire les glyphes que nous avons trouvés : elles sont en langage orth, et on y retrouve le nom de Galap Drudel. Ce qui ne nous avance guère, en vérité.
Nous sommes tirés de nos réflexions quand, avec un grand bruit, une tour fantomatique fait son apparition au milieu du cercle de pierre. Nous sommes tous interloqués, mais le brave prêtre de Moradin, lui, ne perd pas le nord et entame un rituel de purification du site. C’est sans compter sur les hordes de morts-vivants qui surgissent alors du sol pour nous assaillir. Nous protégeons le frère Splintershield pendant ce qui nous paraît être une éternité, le temps qu’il finisse ses incantations. Quand le rituel s’achève, les morts disparaissent et la cour du château retrouve son calme ; une nouvelle fois, nous sommes félicités pour notre bravoure par Malgram et par le frère Splintershield.
La nuit, pourtant, n’est pas finie pour nous. Nous tentons, sans succès, de pénétrer dans la tour. Puis apparaît un nouveau spectre – qui n’est autre que Salazar Vladistone, feu capitaine de la Compagnie d’Argent, et époux d’Old Ivya dont nous avions découvert tantôt la dernière demeure. Le spectre est furieux, car notre rituel l’a chassé du château. Nous réussissons cependant à lui extorquer quelques informations, notamment que la tour apparue attend le retour d’une ancienne relique, la Flèche du temps. Nous ne parvenons pas, par contre, à apaiser l’ire de Salazar, et le spectre finit par s’en repartir empli d’une rancœur d’outre-tombe.

Après ces folles péripéties, le site d’Inverness retrouve enfin sa tranquillité. Les colons ont tout le loisir de fonder leur village entre les murs protégés par le rituel de frère Splintershield, et en prix de nos efforts, nous sommes légitimement récompensés et obtenons chacun une propriété.

Le forgelier Rempart établit un autel pour sa Reine,  ouvrant ses portes à tout voyageur qui souhaite prier la Reine Corneille.